vendredi 2 novembre 2012

Le théâtre antique d'Arles s'offre une nouvelle vie grâce au festival de cinéma Rencontre avec les Etoiles


Juillet 2012 fut marqué par la projection de six films en avant première présentés au théâtre antique d'Arles par les cinémas actes-sud. Alors, tandis que ces films arrivent dans nos salles et pour patienter jusqu'à l'année prochaine, je vous propose de revenir sur cet évènement en voie de devenir incontournable.

  Rencontre avec les étoiles, « petit frère » des rencontres de la photographie arlésiennes

Le nom de la ville d'Arles résonne déjà, en France et au-delà, comme la ville qui accueille les prestigieuses rencontres internationales de la photographie. Mais, cet été, c'est un nouvel évènement culturel qui a retenu l'attention en faisant une apparition remarquée: le festival de cinéma Rencontre avec les Etoiles. Ce festival, organisé par Laurent Buffard, directeur des cinémas actes-sud, s'est déroulé du 24 au 29 juillet 2012. Rendant hommage à la ville qui le fait naître, il s'est déroulé dans l'enceinte d'un lieu symbolique arlésien. Ainsi, en s’installant dans le théâtre antique il s'est confondu avec la ville, avec son histoire et son atmosphère. Les organisateurs du festival sont même allés plus loin dans l'union de l'évènement/œuvres avec le film Mauvaise fille de Patrick Mille. Ce dernier a offert une mise en abyme digne d'un roman de Diderot aux arlésiens : plusieurs de ses scènes ont été tournées à Arles. Certains spectateurs ont alors put se voir, surpris par les caméras pendant qu'ils savouraient leur pastis au bar de la place du forum.

  Une programmation très arlésienne mais pas que...

La programmation, déjà très franco-française, serait presque devenue trop intimiste. Comment, alors, attirer la foule dans le théâtre antique ? Il est vrai que les films d'auteur sont souvent difficiles d'accès. De plus les thèmes à l'affiche étaient, eux-mêmes, délicats. C'est le cas du film de Patrice Leconte Le magasin des suicides, qui manie l'humour noir sans rien omettre. Alors, pour alléger la programmation et toucher un plus large public, de jeunes étudiants ont été mis à contribution. Chaque soir, avant la projection, était présenté un court-métrage créé par les élèves de l'école internationale d’animation Supinfocom. Pour le coup, les spectateurs ont put se détendre sous l'éblouissement de petites merveilles pleines d'esprit qui arrachèrent plus d'une larme de rire. Après cela, tous étaient prêt à se laisser transporter par des émotions plus sombres. Avec la tragédie A perdre la raison de Joachim Lafosse ou encore Amour de Michaël Haneke, primé au festival de Cannes. Comme au théâtre, ce fut alors pour les spectateurs une véritable catharsis et, comme au théâtre, les acteurs étaient présent. Pas sur scène, mais tout près. En effet, les projections se sont fait en présence de nombreux scénaristes, écrivains ou acteurs comme Agnès Jaoui pour Du vent dans mes mollets ou Sabine Azéma de Vous n'avez encore rien vu.

  Le Jardin des Etoiles, des moments aussi délicats que les souvenirs de Laurent Buffard

 Au Calendal, restaurant longeant le théâtre, on pouvait retrouver chaque après-midi réalisateurs et acteurs en plus petit comité. Là, les spectateurs pouvaient poser de multiples questions et débattre sous le péristyle du jardin des étoiles. Pour tous, passionnés comme professionnels, ce fut une immersion totale et unique dans le monde du cinéma. Pour le créateur de ce festival-rencontre ce fut un égal ravissement. C'est ce qu'il a confié à la Provence dans une interview, au lendemain du festival. Il y décrit ses impressions sur le festival avec beaucoup de sincérité: « On a reçu les étoiles, comme Patrice Leconte, Sabine Azéma, ou Tahar Rahim. Et la "rencontre" a bien eu lieu. J’avais un doute profond quant à la venue du public. Au final, on a reçu entre 500 et 1500 personnes par soir.» En clair, pour lui cette semaine fut: « Chaleureuse! Sans carré VIP! Sans barrière pour séparer le public des équipes du film.» Deux mois après la joie est donc encore bien présente et Laurent se souvient avec plaisir de plusieurs anecdotes comme de « Sabine Azéma qui déclare que c'est la plus belle projection de sa vie » ou de « la présence dans les spectateurs d'Omar Sy et de Jamel Debbouze ». Laurent Buffard semble plus que satisfait de la première du festival Rencontre avec les Etoiles. Pour lui se sont les petites phrases, les présences discrètes, et l'atmosphère toute particulière de la semaine qui ont rendu le festival envoûtant. Ainsi, et même si aucun programme ne sera fixé avant le festival de Cannes 2013, nous pouvons être sûrs que ces moments précieux seront au rendez-vous des spectateurs impatients. Je serai là aussi avec, c'est promis, une vision plus critique. Parce que, au final, cet article ressemblant presque à une  campagne de pub, on pourrais croire qu'un certain charme opère encore. 

dimanche 21 octobre 2012

Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse, la PATAGONIE et un voyage dans les mers du Sud
Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien

vendredi 4 mai 2012

Lully - Cadmium et herminone


   Les films d’actions, la science-fiction ou et tous les blockbusters modernes  n’ont rien inventé.
Avant il y avait l’opéra. Dans l’opéra il y avait Lully. Jean-Baptiste Lully, compositeur, et Philippe Quinault, dramaturge, incarnent à eux seul l’opéra lyrique français avec une pièce seulement, qui incarne sur scène le lyrisme amoureux du XVIIe.
   L’amour comme on ne pourra jamais nous le montrer. Ainsi on ne regarde pas bien tranquillement la pièce, on ressent. Durant une représentation, quelques lieux, des sons, des sensations et surtout ces êtres. Car l’opéra de Lully mêle les êtres dans un tel chaos que seul le bon vouloir des dieux nous en épargne. On survie alors bien que submergé par les couleurs et les chants. Aussi, on sent sur notre visage le souffle du dragon, on oublie qu’on est au théâtre. C’est l’au-delà de la fiction, le moment où spectateurs et acteurs se fondent dans le tableau, si bien qu’ils se créent des personnages plus réels encore que le spectateur ou l’acteur. C’est cela remettre en scène Lully aujourd’hui. C’est casser les barrières et enfin montrer que l’opéra c’est juste Game of thrones and Co sur scène. Lully nous happe. Oubliez les clichés. Bienvenu le regard neuf sur l’amour revu et revu pourtant. Et dans l’émerveillement grandissant, nous devenont comme les deux amants, seul être pure du conte ovidien. Pures d’amour jusqu’à, par cela même, écarter tous obstacles. L’homme n’est ni un chevalier, ni un émissaire arabe ni un courtisant de louis XIV, c’est un soldat d’amour. Jeunesse prends-en de la graine, écoute, lis, regarde, sens la leçon de Lully.  

une production mise en scène par Benjamin Lazar, chorégraphiée par Gudrun Skamletz



mardi 1 mai 2012

Lana del Rey

J'avais bien aimé Video Games quand la vidéo sur youtube avait "fait le buzz" l'année dernière, mais sans plus.
Et puis au détour d'une envie de découverte, je me suis dis .. Tiens.. Pourquoi ne pas écouter l'album de Lana de Rey ?


C'était dimanche soir et je suis encore en train de l'écouter. Oh, avec des petites variations quand même : après avoir écouté les morceaux de l'album à la suite, je les écoute en aléatoire, pour me réserver des surprises. Haha.
   Je ne sais pas trop bien pourquoi je l'aime à ce point, ce n'est pas le style de musique avec lequel j'accroche le plus d'habitude.
A la première écoute je me suis dis " C'est étrange... mais ça m'intrigue".
A la deuxième écoute je me suis dis " C'est étrange mais.. je sens que je vais aimer".
A la troisième écoute " Haaaa... Mais c'est trop bien !".
Voilà, c'est l'effet Lana de Rey je crois, elle fascine, elle envoûte. Malgré des paroles parfois un peu trop fleur bleue, une voix qui peut glisser dans la mièvrerie. On s'enfonce dans son chagrin d'amour avec elle, on sillonne les Etats-Unis, ... "my life is sweet like cinnamon" .. c'est un peu l'effet que me fait sa musique, sa langueur, sa mélancolie.






Et puis c'est Yoann Lemoine qui a réalisé le clip. Woodkid. ( qui me fait beaucoup penser à Hedi Simane soit dit en passant. Le monde est petit).

mardi 27 mars 2012

Rimbaud. Morceau de l'enfer


L’ennui n’est plus mon amour. Les rages, les débauches, la folie, dont je sais tous les élans et les désastres, — tout mon fardeau est déposé. Apprécions sans vertige l’étendue de mon innocence.
Je ne serais plus capable de demander le réconfort d’une bastonnade. Je ne me crois pas embarqué pour une noce avec Jésus-Christ pour beau-père.
Je ne suis pas prisonnier de ma raison. J’ai dit : Dieu. Je veux la liberté dans le salut : comment la poursuivre ? Les goûts frivoles m’ont quitté. Plus besoin de dévouement ni d’amour divin. Je ne regrette pas le siècle des cœurs sensibles. Chacun a sa raison, mépris et charité : je retiens ma place au sommet de cette angélique échelle de bon sens.
Quant au bonheur établi, domestique ou non... non, je ne peux pas. Je suis trop dissipé, trop faible. La vie fleurit par le travail, vieille vérité : moi, ma vie n’est pas assez pesante, elle s’envole et flotte loin au-dessus de l’action, ce cher point du monde.
Comme je deviens vieille fille, à manquer du courage d’aimer la mort !
Si Dieu m’accordait le calme céleste, aérien, la prière, — comme les anciens saints. — Les saints ! des forts ! les anachorètes, des artistes comme il n’en faut plus !
Farce continuelle ! Mon innocence me ferait pleurer. La vie est la farce à mener par tous."

Arthur Rimbaud. Extrait de "Mauvais sang", dans Une saison en Enfer

dimanche 11 mars 2012

Des fois on tombe sur des parallèles inattendus.

  Le livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa; mon livre de chevet pendant un bout de temps …
et les photos d'Hedi Slimane, ou, pour être plus sincère, des photos en tout genre, du moment qu'elles mettent en scène ces garçons dont je ne me lasse pas de parler (haha).
  Garçons souvent sublimés par la photo d'ailleurs, qui, par les jeux de lumières, de formes, de contrastes, révèle – et créée en partie – ce qui constitue l'essence de leur beauté.

Photo d'Hedi Slimane (obviously).

Je me tais. Laissons la parole à ce cher Pessoa.

« 

« L'amant visuel »

   J'ai, de l'amour profond et de son bon usage, une notion superficielle et décorative. Je suis enclin aux passions visuelles. Je garde intact un cœur voué à de plus irréelles destinées.
   Je ne me souviens pas d'avoir aimé, chez quelqu'un, autre chose que le « tableau », l'extérieur pur et simple, où l'âme n'intervient que pour animer cet extérieur, le faire vivre, et le rendre ainsi distinct des tableaux faits par les peintres.
   C'est ainsi que j'aime : je fixe une image que je trouve belle, attirante ou, pour une raison ou pour une autre, aimable, une image de femme ou d'homme – là où il n'y a pas de désir il n'y a pas de préférence pour un sexe -, et cette image alors m'obsède, me captive, m'envahit complètement. Pourtant, je ne veux rien d'autre que la voir, et ne détesterais rien tant que la possibilité de connaître et de parler à la personne réelle dont, apparemment, cette image est la manifestation.
   J'aime du regard, et pas même avec mon imagination, car je n'imagine rien de cette image qui me séduit. Je ne m'imagine lié à elle en aucune façon car mon amour, purement décoratif, ne comporte rien de plus psychique. Cela ne m'intéresse pas de savoir qui est, ce que fait, ce que pense cette créature qui me donne à voir son aspect extérieur.
   L'immense série de personnes et de choses qui constitue le monde est pour moi une galerie de tableaux sans fin, dont l'intérieur ne m'intéresse pas. Il ne m'intéresse pas parce que l'âme est monotone et toujours la même chez tout le monde; seules en diffèrent les manifestations individuelles, et la meilleure part en est ce qui déborde dans le visage, l'allure et les gestes, et pénètre ainsi dans le tableau qui me séduit, et auquel je m'attache de manière diverse mais avec constance.

   Pour moi un être humain n'a pas d'âme. Son âme ne regarde que lui seul.

   Et je vis ainsi, vision réduite à l'état pur, à l'extérieur animé des choses et des êtres, indifférent, tel un dieu d'un autre monde à leur contenu-esprit. Je n'approfondis que la surface et son aspect extérieur. C'est en moi et des ma conception des choses que je la cherche.

(…)

   Le contact personnel me prive de la liberté de contempler tout à loisir, comme l'exige ma façon d'aimer. Mais on ne peut fixer ou contempler en toute liberté quelqu'un que l'on connait personnellement
  Tout élément superflu est une gêne pour l'artiste, car il amoindrit l'effet en le brouillant.
   Mon destin naturel de contemplateur, indéfini et passionné, des apparences et de la manifestation des choses – objectiviste des rêves, amant visuel des formes et des aspects de la nature […] »

Il semble difficile de partager entièrement son point de vue. Qui n'est d'ailleurs pas celui de Pessoa, mais de l'un de ses hétéronymes, Bernardo Soares. Ce dernier est, comme l'explique Pessoa, « la manifestation d'un phénomène » : celui de « l'inadaptation à la réalité de la vie ».

Ce qui transparait clairement dans un autre passage du texte :

«    L'humanité est pour moi un vaste motif purement décoratif, que je vis par les yeux et les oreilles, et grâce aussi à l'émotion psychologique. Je ne demande rien d'autre à la vie que d'y assister en spectateur – et je ne demande rien d'autre à moi-même que d'assister à la vie.
   Je suis comme un être venu d'une autre existence et qui passe, indéfiniment intéressé, en traversant cette vie-ci. En tout, je lui demeure étranger. Il y a entre elle et moi une sorte de vitre. Je voudrais que cette vitre soit toujours parfaitement claire, afin d'examiner la vie sans la gêne d'un objet intermédiaire, mais je veux toujours cette vitre. »

L'effet que produit sur moi les textes de Pessoa est ambivalent, et envoûtant : happée par la justesse et la beauté de sa prose, je m'identifie totalement à ses mots, j'adopte son point de vue, en ayant l'impression qu'il a toujours été le mien, et que je viens seulement, grâce au texte, de le découvrir.
C'est seulement après coup que je parviens à reprendre une certaine distance, à cerner ce qui me démarque, malgré tout, de ce « Soares-Pessoa ».

Comme ici par exemple. Pour lui, l'idéal est que la population entière lui reste inconnue; il peut alors la contempler comme bon lui semble, de façon purement visuelle. Et cette façon d'aimer est la seule dont il ait envie, dont il soit capable. Pour le coup, ce n'est pas mon cas. Si je peux me retrouver, dans sa posture d'« amant visuel », c'est seulement en ce qui concerne les inconnus - des personnes croisées dans la rue, dans des films, des photos,... 
 Et cette posture est une sorte d'amour « par défaut », à défaut de pouvoir connaître la personne. Ou plutôt, non, pas par défaut. Juste une autre sorte d'amour, entre le fantasme et la contemplation, d'une nature différente de celui que je peux avoir pour des personnes que je connais.


Enfin, ce qui compte dans tout ça, c'est la façon dont ce Pessoa  - comme l'art en général - peut, à travers ses écrits agir sur notre compréhension des choses; la perturber, l'approfondir, la remodeler. 
Aidé de notre imagination, l'art libère notre vision du monde de ses carcans habituels et de ses préjugés, qui la simplifie et l'enlaidisse. 
Alors on peut très bien s'en passer; mais quand on connait cette alchimie dont il est capable, il devient difficile de ne pas le considérer comme essentiel. 
   

samedi 10 mars 2012

Hedi Slimane




D'abord j'étais amoureuse de ses modèles.

Puis de ses photos.

Puis de lui.

Si absent, discret, et pourtant si influent. Je comprends pourquoi Garancé Doré l'a, dans un de ses articles, comparé à un Dieu. Il est partout, sans qu'on le sache. Le slim, si étrange au début, et qui a peu à peu envahit les cours des lycées, les rues... ? C'est lui. L'allure à la fois dandy, moderne et rock comme celle de la marque The Kooples ? Ou d'un Pete Doherty ? C'est lui. 
Il a inventé cette silhouette quand il était styliste à Dior Hommes, de 2000 à 20007.
Enfin j'exagère, il y a sûrement eu des influences réciproques, entre ce monde de la scène rock anglaise, qu'il cotoie, et ce style qu'il a créé.

L'une des ses forces réside dans le fait que sa création ne se limite pas aux seuls habits; ils ne sont que le support d'un état d'esprit, d'une allure, d'une certaine définition de l'homme.
 Haha. Après avoir tant fantasmé sur Cole Mohr, je découvre qu'il est l'un des favoris d'Hedi Slimane. Il ouvre son défilé, , par exemple. 
Coïncidence ? Non. Et ma fascination pour ce créateur vient probablement de là : c'est lui qui a inventé, sans que je le sache, ce que j'ai peu à peu défini comme mon « idéal masculin ». Les garçons qui arrêtent mon regard dans la rue son ceux qui correspondent à ces codes qu'il a créé.
Et en même temps, ce n'est pas si étonnant. Il n'a pas eu un tel succès pour rien, et ces codes ont envahis l'univers de la mode. Univers qui a, par définition, une influence (plus ou moins forte selon les personnes j'imagine) sur notre définition de la beauté.
Mais à choisir, je suis bien contente d'être tombée sous son influence à lui en fait (c'est dire à quel point j'ai intériorisé le truc).

Puis il s'est retiré. Il vit une vie « quasi-monacale » comme j'ai pu le lire dans un article. Il ne fume pas, ne boit pas. Aucune information sur sa vie privée, il donne très peu d'interviews, ou préfère y répondre par mail.
Mais il a un site internet, un journal intime.. photographique.Tient, ce concept, c'est aussi l'une de ses inventions.

Si la rareté des informations alimente la fascination qu'il peut m'inspirer, le mystère n'est pas la seule chose qui m'attire chez lui.
Bon, déja il est beau. Et étrange, avec ces grands yeux, souvent cernés, ses traits fins, ce regard affûté. 



Et puis il voulait être grand reporter, jusqu'à son échec en hypokhâgne lorsqu'il voulait entrer à Science Po Paris. Alors il s'est dirigé vers des études d'arts, il est allé à l'École du Louvre. Ce qui ne me semble pas anodin. Cette formation a sans doute fortement contribué à l'invention, à la construction de son regard si singulier. Il a sa propre vision des choses; épurée, moderne, alliant le beau et le trash, la débauche et la plus grande discipline. Contrastes, contradictions, qui transparaissent par exemple dans ses magnifiques photos en noir et blanc, mais aussi, et plus généralement, qui imprègnent l'ensemble de ses créations. 

Et je me sens un peu comme un groupie; je suis remontée au tout début de son « diary », et regarder les photos est aussi agréables … que frustrant. Je l'imagine à chaque fois, derrière l'objectif, je m'imagine voir à travers son regard, et en même temps, aucun autoportrait, pas un mot, seulement des dates, des photos. Encore un paradoxe, ce journal est tout sauf intime. Ses photos, souvent distantes, minimalistes, comme baignées de silence, ne semblent rien nous révéler sur lui. 
Si ce n'est son regard, sa vision du monde; mais peut-être est-ce l'essentiel. 

Il doit effectivement y avoir quelque chose de divin en lui; pour être, à ce point - et, récemment, surtout à travers son site -  si présent et si insaisissable.

Et si, ces dernières années, il a quand même beaucoup brillé par son absence, cela ne devrait plus durer très longtemps.


James Blake & Bon Iver. Falls Creek Boys Choir



All went in the fire, drowning the sea
A red dawn, oh, red font
Caught up in the sea, all went in the sea
If only, if only, if only, if only

Did you want to find a away [fight] [fly away]
I always saw me love
I will be love befallen
I will lay my teeth
 I'll wait for growing
And we both will know, and before you're all gone

Daring on the peak, telling on the teeth
I've been down to the open road
I'll wait for you, you know and we both end up alone
And if only we could have known

I will haa

All went in the fire, drowning the sea
A red dawn, oh, red font
Caught up in the sea, all went in the sea
If only, if only, if only, if only

 I was effin' low

lundi 27 février 2012

Cole Mohr par Hedi Slimane

Petit avant-goût de deux ou trois articles qui vont suivre ... 

mercredi 1 février 2012

Isabelle marant, 2011 "étoiles"

Et on  peut même être coloré! Si si je vous jure!
Par contre l'anorexie, ça c'est incontournable. Y a des choses avec lesquels on ne rigole pas non mais!
J'en profite pour militer contre les sacs à main pour homme. En échange, j'accepte de me mettre en robe tous les jours sauf pour faire du ski.

HELP

Rien a écrire.
Il faut juste que je fasse quelque chose avant que pensees-frappees devienne le royaumes des morts-vivant-déprimé-mais-bien -sapés....
jc de castelbajac ou comment rire ET être mannequin

( pour le rire, voir aussi les défilés de Sonia Rykiel : http://www.youtube.com/watch?v=hXj5CF4VKro ) 

Enjoy the ride





Shut the gates and sunsetthat you can't get out
You can see the bigger picture
Find out what it's all about
You're open to the skyline
You won't want to go back home
In a garden full of angels
You will never be alone

But oh the road is long
The stones that you are walking on
Have gone

With the moonlight to guide you
Feel the joy of being alive
The day that you stop running
Is the day that you arrive

And the night that you got locked in
Was the time to decide
Stop chasing shadows
Just enjoy the ride

If you close the door to your house
Don't let anybody in
It's a room that's full of nothing
All that underneath your skin
Face against the window
You can't watch it fade to grey
And you'll never catch the fickle wind
If you choose to stay

But oh the road is long
The stones that you are walking on
Have gone

With the moonlight to guide you
Feel the joy of being alive
The day that you stop running
Is the day that you arrive

And the night that you got locked in
Was the time to decide
Stop chasing shadows
Just enjoy the ride
Stop chasing shadows
Just enjoy the ride




Ecoute un peu, la mélodie mélancolique?
Ecoute plus, les paroles réconfortante?
Ecoute mieux, détend toi, apprend à aimer le meilleur.


MORCHEEBA.

jeudi 19 janvier 2012

   Le "goût des déchirements" des personnages de Dostoïevski, de préférence avec du sang Karamazov dans les veines. Mais pas que.
  Cette tendance, cet attrait orgueilleux pour la beauté du mal, la souffrance et la débauche est particulièrement présente chez Dmitri Fiodorovitch Karamazov. Il le raconte lui-même, à son frère Aliocha . Il lui raconte à travers une métaphore. Il est au bord d'un gouffre, d'un précipice, il est attiré par le vide, irrémédiablement, il sait que la chute est fatale, il redoute la douleur et en même temps il ne peut s'empêcher de se jeter, de plonger la tête la première "les pieds en l'air" , et d'aimer ça, de se voir tomber, d'en souffrir mais aussi d'y prendre goût.
" Car je suis un Karamazov, et lorsque je tombe dans l'abîme, je m'y précipite en plein, la tête la première, et  les pieds en l'air. Je me sens même heureux, alors, de tomber de façon aussi humiliante, et j'en éprouve une sorte de jouissance esthétique. Au moment où je touche ainsi le fond de l'ignominie, j'entonne un hymne."

Je ne sais pas pourquoi; je crois par son ambivalence profonde, son ambiguïté, ce personnage me fascine.

J'ai un peu honte ( et j'entends déjà Dostoïevski s'énerver contre moi dans sa tombe) mais il fait penser à Chuck Bass.
Ou plutôt non, l'inverse. J'ai l'impression que Chuck est l'une des multiples ( et pâles) copies de Dmitri Karamazov - que l'on peut également retrouver dans de nombreux films, séries, etc ... ; que ce personnage inventé par Dostoïevski, par son aura, cette fascination étrange et dérangeante qu'il inspire, est devenu un archétype, beaucoup imité, ... ( bon, pas forcément directement ) mais rarement égalé.
(bon je me rattrape, Fédor peut se rassurer).

Encore que, à la même époque, à la fin du XIXème siècle, on peut trouver des personnages du même genre. En moins russe. Dorian Gray, dans le roman d'Oscar Wilde, par exemple.

  Mais je n'en suis qu'au début du livre. Autour de la page disons ... 400 ... Haha. Les romanciers russes sont tout aussi géniaux que prolifiques.
  Je me plonge dedans (presque) comme je lirais un tome d'Harry Potter et je suis absorbée par l'histoire, je suis les personnages dans leurs méandres et leurs conflits, et j'en sors imprégnée de cet atmosphère âpre, triste et beau à la fois, calciné par les flammes des passions de ces personnages qui se déchirent.
Et un peu comme l'atmosphère de ces photos, à lui.


jeudi 12 janvier 2012

Portrait


Dandys de Constantin Guys


« Il crayonne un de ses dandys sur le papier, lui donne toujours son caractère historique, légendaire même, oserais-je dire, s’il n’était pas question du temps présent et de choses considérées généralement comme folâtres ? C’est bien là cette légèreté d’allures, cette certitude de manières, cette simplicité dans l’air de domination, cette façon de porter un habit et de diriger un cheval, ces attitudes toujours calmes mais révélant la force, qui nous font penser, quand notre regard découvre un de ces êtres privilégiés en qui le joli et le redoutable se confondent si mystérieusement : « Voilà peut-être un homme riche, mais plus certainement un Hercule sans emploi. »  


Charles Baudelaire.

Le Dandysme


  Bon, je vois que je cite Baudelaire un peu n'importe comment et n'importe quand; alors j'arrête, j'écris un article sur lui. Enfin, pas sur lui à proprement dit. Ni sur sa poésie d'ailleurs.

  Sur ses écrits « périphériques » disont. L'un d'eux en particulier : Le peintre de la vie moderne, écrit en 1859. Ce recueil d'essais est un éloge du peintre et aquarelliste Constantin Guys, que Baudelaire admirait notamment pour la vision qu'il donnait de son temps, des hommes, de la beauté et de la modernité. Ce texte critique est l'occasion pour Baudelaire de développer ses propres idées sur ces thèmes, et notamment celui du dandysme, qui, rétrospectivement lui est associé, mais un peu comme une étiquette toute faite : « oh oui Baudelaire, c'était un vrai dandy » sans que l'on sache vraiment ce que ça veut dire.  Ce texte permet de saisir ce qu'était véritablement - pour lui – le dandysme.

Charles Baudelaire 


  Et cela va bien plus loin qu'une simple élégance, et n'est même pas forcément lié à un goût particulier pour la mode. Ces deux éléments auxquels on a tendance à réduire le dandysme sont des conséquences du dandysme; ils ne sont pas à sa racine :
«  Le dandysme n’est même pas, comme beaucoup de personnes peu réfléchies paraissent le croire, un goût immodéré de la toilette et de l’élégance matérielle. Ces choses ne sont pour le parfait dandy qu’un symbole de la supériorité aristocratique de son esprit. Aussi, à ses yeux, épris avant tout de distinction, la perfection de la toilette consiste-t-elle dans la simplicité absolue, qui est, en effet, la meilleure manière de se distinguer. »
  A son origine donc se trouve une forte volonté de se distinguer, de se démarquer du peuple : mais pas dans une volonté de monter en haut d'une échelle sociale comme peut le faire une bourgeoisie arriviste, avide d'argent, (cf. les romans de Balzac, Zola,.. ) « le dandy n’aspire pas à l’argent comme à une chose essentielle ; un crédit indéfini pourrait lui suffire ; il abandonne cette grossière passion aux mortels vulgaires. »
  Il veut plutôt, par le dandysme, trouver une posture qui lui permette de délégitimer cette échelle même, de se libérer du conformisme qu'elle impose, et de préserver son indépendance.
« Que ces hommes se fassent nommer raffinés, incroyables, beaux, lions ou dandys, tous sont issus d’une même origine ; tous participent du même caractère d’opposition et de révolte »
« Le dandysme, (..) est une institution en dehors des lois.»



  Mais pour autant le dandysme n'est pas une sorte d'anarchisme, où tout deviendrait permis. Il est, au contraire, une forme de religion, d'ascétisme, essentiels dans cette quête de distinction. «  C’est avant tout le besoin ardent de se faire une originalité, contenu dans les limites extérieures des convenances ». Ce qui passe par «  des lois rigoureuses auxquelles sont strictement soumis tous ses sujets, quelles que soient d’ailleurs la fougue et l’indépendance de leur caractère. »
  Une religion sans Dieu, où le seul culte est celui voué à soi même, et au Beau. Le dandy est un esthète narcissique :
«  Ces êtres n’ont pas d’autre état que de cultiver l’idée du beau dans leur personne, de satisfaire leurs passions, de sentir et de penser. 
  Cette élégance qui lui est propre vient de ce culte, de cette discipline imposée à soi-même, pour toujours être meilleur; c'est un refus orgueilleux : refuser de se laisser couler dans le moule du commun, de la normalité, et par là, de la vulgarité :
«  Tous sont des représentants de ce qu’il y a de meilleur dans l’orgueil humain, de ce besoin, trop rare chez ceux d’aujourd’hui, de combattre et de détruire la trivialité. De là naît, chez les dandys, cette attitude hautaine de caste provocante, même dans sa froideur. »
  Cette définition du dandysme permet d'expliquer cette indifférence, ce dédain, qu'il arbore en toute situation, et qui est l'un des traits caractéristiques de son élégance :
«  Le caractère de beauté du dandy consiste surtout dans l’air froid qui vient de l’inébranlable résolution de ne pas être ému ; on dirait un feu latent qui se fait deviner, qui pourrait mais qui ne veut pas rayonner.» 

  Mais le dandy n'est pas seulement un narcissique amoureux de son reflet  (même si, c'est un peu le cas quand même : « Le dandy doit aspirer à être sublime, sans interruption. Il doit vivre et dormir devant un miroir.  » )
  Car ce culte de soi ne se réduit pas à un culte de l'apparence. Il est aussi un culte des passions, qui permet au dandy d'être dans une double dynamique, d'être à la fois tourné vers lui-même, mais aussi, et par là même, tourné vers le monde : ce qui lui permet de ne pas se noyer dans son reflet.

  On peut sentir la marque de son époque, de ce milieu du XIXème siècle dans les propos du poète. Mais pour autant ceux-ci ne sont pas entièrement enracinés dans les circonstances de l'époque. Baudelaire replace ainsi cette « institution » dans une perspective dynamique, historique et politique :
« Le dandysme apparaît surtout aux époques transitoires où la démocratie n’est pas encore toute-puissante, où l’aristocratie n’est que partiellement chancelante et avilie. (..) Le dandysme est le dernier éclat d’héroïsme dans les décadences. (...) Mais, hélas ! la marée montante de la démocratie, qui envahit tout et qui nivelle tout, noie jour à jour ces derniers représentants de l’orgueil humain et verse des flots d’oubli sur les traces de ces prodigieux myrmidons. »

  Il semble que Baudelaire ait été un peu optimiste sur cette capacité de nivellement de la démocratie, qui, pour lui, en tendant vers l'égalité, tendait à la fois vers une normalisation de tous et une acceptation, par principes, de cette normalité, une acceptation du fait d'être « comme tout le monde », parce qu' « on est tous égaux ». D'après cette vision des choses qui est la sienne, on comprend bien comme la démocratie risquait, pour lui, de mener au règne de la vulgarité – vulgaire pris dans son sens premier de ce «  qui concerne le peuple, le quidam, le personnage quelconque. ».
  Pourtant, si la "démocratie" est bien là, l'égalité de fait n'est pas pour aujourd’hui. Et ce orgueil humain dont les dandys sont les représentants est loin d'avoir disparu. L'individualisme, qui semble intimement lié à l'orgueil, s'est au contraire répandu, et je ne prendrais pas trop de risques en disant que cet individualisme est l'une des principales caractéristiques de notre société actuelle.

  On sent le paradoxe apparaître : le dandysme tend à se répandre, alors qu'il prenait sens dans le fait qu'il ne concernait qu'une minorité. Il se retrouve par exemple dans cette culture, cette mode de « l'art de vivre », qui passe par la décoration, la cuisine, la mode (vestimentaire), …
Ou encore dans ces blogs sur internet (haha) où chacun veut « cultiver son jardin ».
Mais si tout le monde est unique, personne ne se distingue. En ce sens, Baudelaire avait touchait juste en prévoyant la disparition du dandysme, mais pas pour les bonnes raisons : le dandysme s'éteint par parce que l'orgueil qui est à sa source se répand, et non parce qu'il disparaît.

  Encore que … à regarder de plus près, ce raisonnement tient pour une définition flexible du dandysme, un dandysme porté avant tout sur les choses matérielles, dont le but est devenu la distinction, pour elle-même.
  Le vrai dandy, celui qui s'impose cette discipline, cet ascétisme, dans une sorte de but autodidacte de s'élever, soi-même, culturellement, esthétiquement et dans la simplicité, est peut-être moins répandu, mais il ne parvient plus forcément à se distinguer comme c'était, indirectement, le cas au XIXème siècle : la distinction est devenue une marque de la vulgarité (l'expression « bling bling » et ce qu'elle peut évoquer en est d'ailleurs un parfait exemple).
" J'ai plein d'argent et je suis la classe incarnée, t'as vu" (moi lisant dans les pensées de Kanye) 


Hmm...
Considérations trop générales et simplificatrices pour être prises entièrement au premier degré. J'en doute moi-même alors que je viens de les écrire.
  Le fait que l'expression « bling bling » soit péjorative ne montre-t-il pas que ceux qui considèrent ce phénomène comme vulgaire ne sont eux aussi (mais différemment) dans une logique de distinction en imposant cette idée ?

Bref. « La société » (qui d'ailleurs, c'est bien connu, n'existe pas) est trop large, et parcourue de dynamiques trop complexes, et contradictoires, pour que des propos englobant ne tronquent pas la réalité.


 Et puis c'est un peu vain de chercher qui sont les dandys d'aujourd'hui. Le dandy est plus un idéal (vers qui certains peuvent tendre) qu'une réalité. Et si certains y parviennent, je pense qu'ils sont un peu névrosés. Ce contrôle, cette maîtrise de soi permanente que s'impose le dandy me semble excessive ... et une source potentielle d'effets pervers : Baudelaire  oscillait entre discipline, bonnes résolutions ... et débauche totale. 

  Mais vérité mise à part, ( le blog s'appelle « pensées frappées » et non « pensées érudites » ou je ne sais quoi, de toute façon ) je trouve ça intéressant, et amusant, de tenter de voir le monde actuel à travers cette vision baudelairienne des choses.
Même si le but premier de mon article n'était pas du tout d'en venir là d'ailleurs. 

Sur ce, je m'en vais lire La distinction de Bourdieu. 

Portrait (bis). Oscar Wilde

Mais Baudelaire n'a pas le monopole du dandysme. 

Oscar Wilde, romancier anglais, était lui aussi un membre de cette "institution". 
" The aim of life is self-development. To realize one's nature perfectly - that is what each of us is here for." 


Et quelques autres citations :
la bien connue..
" Je peux résister à tout, sauf à la tentation" 

Mais aussi...
" La vie imite l'Art bien plus que l'Art n'imite la vie"

" La littérature anticipe toujours la vie. Elle ne la copie point, mais la moule à ses fins"

"La vraie valeur d'un homme réside non dans ce qu'il a mais dans ce qu'il est" 

Oscar Wilde himself

"Je ne voyage jamais sans mon journal intime : il faut toujours avoir quelque chose de sensationnel à lire dans le train"



Mais lister des citations (aussi géniales ou drôles -quoi que parfois un peu galvaudées- soient-elles) reste assez artificiel. 
La meilleure chose est à faire est d'aller lire Le portrait de Dorian Gray.  

dimanche 8 janvier 2012

Couleurs si finement travaillées, si éblouissantes. Et ce jeu de miroir qui ferait rêver un romantique.
Oui je bave.
Je bave parce que savoir se démarquer en délicatesse comme le fait Ingres c’est le summum de l’élégance. Il n’a pas besoin de choquer ni de transgresser les règles, ni même de chercher le nouveau à tout prix. Je veux croire que c’est plus fort que lui. Qu’il ne peut qu’être mieux.

Vrai faux académique



Jean Auguste Dominique Ingres. Le prénom annonce la couleur.
Ce jeune homme sera classique. Son parcours le sera : même métier que papa, entrer à l’académie de peinture de Toulouse, monter à Paris pour devenir l’élève d’un maître.. et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de David. Sans oublier le prix de Rome, récompense accompagnée d’un voyage sur la terre promise du classique, l’Italie. Ingres est un néo-classique jusqu’au bout des ongles. Il prône le trait sur la couleur, il travail en atelier et imite les anciens comme la nature.
Hum. Alors pourquoi son travail est-il…juste, lui, inimitable ?
Oublions les détails techniques :
- Il privilégie le trait mais sa couleur s’échappe.
- Il suit les codes esthétiques, pourtant les normes trop imparfaites de la réalité deviennent harmonie onirique.
- Il  peint un modèle surréaliste mais d’où s’échappent ambiance, odeur, sensualité, force.
Veuillez pardonner le manque de connexion, de logique, de connecteur logique de ce dernier paragraphe. J’ai dû avoir une absence.